La maison Fruitière est le projet le plus abouti sur lequel je travaille actuellement. Il concentre et relie les notions explorées jusqu’à présent dans une architecture qui est aussi technique que sensible, et où les contraintes structurelles s’adoucissent dans l’expérience vécue. Le projet est à la fois une isolation par l’extérieur, une surélévation et une extension d’une maison pavillonnaire des années 1990, le tout en ossature bois répondant aux critères de la RE2020, et dont le caractère parasismique (zone 4) a du totalement être géré par la nouvelle intervention.
C’est un projet qui de fait s’inscrit dans le contraste. Ici, l’extension se confronte de manière perpendiculaire à la maison existante pour attraper le grand paysage lointain, et faire rentrer les Aravis et les Bauges à l’intérieur des espaces. Par hasard et en retour, les grandes baies jouent à l’extérieur elles-mêmes cette partition étonnante, composant selon la météo de véritables tableaux mouvants sur les façades en reflétant le lointain.
La matière, elle aussi, raconte cette dualité. À l’extérieur, le bois brûlé, technique locale (brulé brossé) poussée à la manière japonaise pour le projet, porte la mémoire du feu et la rudesse caractéristique du site. À l’intérieur, les courbes se déploient, accrochent la lumière en dirigeant la main. Là où le dehors absorbe, le dedans rayonne. Entre matière physique et matière intangible, le projet construit un dialogue sensible : celui du refuge austère qui accueille avec douceur.
Voir les plans