À travers la conception de la cabane, forme la plus primitive de l’abri architectural, la question du geste se révèle double : celle du concepteur, qui réinterprète un héritage ancestral à travers son regard, et celle du constructeur, qui adapte et préserve l’intention face aux contraintes réelles du chantier.
En endossant le rôle d’artisan autant que de dessinateur, le projet devient un apprentissage du lâcher-prise, une exploration du rapport entre pensée et matière. Le bois et le chanvre, travaillés dans leur simplicité, s’incarnent en vecteurs d’une architecture sincère, qui révèle les logiques d’assemblage avec sincerité.
Les conditions climatiques ont conduit à une réévaluation continue du processus constructif durant le chantier : toiture montée au sol directement liaisonnée aux pilliers triples moisés puis retournée, volige déplacée pour laisser apparaître la charpente et offrir au visiteur la lecture immédiate de sa vérité constructive.
Les façades de cordages en chanvre, finalement libérées de leurs attaches de plancher, se sont transformées en membranes vivantes, réactives au vent et à la pluie. Cette matière mobile, en constante interaction avec l’environnement, brouille la frontière entre objet et paysage. Elle incarne la continuité sensible entre architecture, environnement et homme, faisant de la cabane non plus un simple refuge, mais un organisme poreux où s’exprime l’interdépendance des milieux.
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